MMM - Mon moment à moi (rituel sensible)

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Contenu Le rituel sensible permet de créer un lien afectif avec la nature. Aux Écologistes de l’Euzière, nous utilisons « Mon Moment à Moi », un rituel que nous pratiquons beaucoup, voire systématiquement. Ce rituel est un moment qui développe la sensibilité de l’enfant envers la nature.

Les consignes sont les suivantes : chacun trouve son endroit dans lequel il devra rester immobile assis, debout ou allongé, en silence et sans communiquer par les mots ou les gestes avec les autres jusqu’à ce qu’un son qui signifie le retour de tous et toutes au camp de base, retentisse. Ce camp de base est central et identifié pour pouvoir facilement être retrouvé et entendu. « Si l’on s’ennuie c’est que l’on fait bien l’exercice ». Des fiches et crayons/feutres sont mis à la disposition des enfants avant de partir.

Ces fiches sont des aides pour renforcer le lien avec son « endroit magique » et surtout aider à l’exprimer via l’écriture, la description de l’imaginaire... Elles peuvent aider les enfants qui ont du mal à rester inactifs au début.

Une fois de retour au camp de base, nous nous mettons tous et toutes en cercle pour un temps d’échanges et de partages. Exprimer son ressenti n’est pas toujours chose facile et encore moins de le résumer en un mot. Des outils comme la météo ou les gestes des émotions peuvent aider (fatigué, triste, peur, joie, colère). Le mot « ressenti » est d’ailleurs en lui-même un mot compliqué. Cette phase d’expression est importante, car elle permet aussi à l’adulte de désamorcer les moments dificiles.

Une progression à prévoir... En fonction de l’animateur et du groupe d’enfants, les consignes peuvent être plus ou moins explicitées et les timings plus ou moins rallongés. De plus, le temps du moment peut être progressif. Plutôt commencer avec 10/15 minutes, le temps minimum pour que le Moment à Moi soit eficace, puis au fil des séances rallonger peu à peu. Être seul·e ou dans le silence n’est pas un acquis pour tous. Dans ce cas, l’adulte peut accompagner l’enfant en dificulté, en silence le maximum pour ne pas perturber les « bulles » que se sont créées les autres enfants. Il ne faut pas se décourager si la première fois est dificile, c’est un outil qui se renforce avec le temps et la persévérance.


Cette activité met aussi sur pause la construction collective pour laisser place à un moment individuel pour se confronter à sa solitude, aux petites bêtes, au piquant... Il y a un enjeu derrière l’apprentissage de l’ennui, surtout dans un monde où l’on cherche à combler le vide et parfois où l’on peut se sentir surchargé. C’est dans l’ennui que l’on peut se créer tout un imaginaire, condition sine qua non à la construction du lien personnel avec la nature. Mais surtout ces temps développent la confiance en soi, l’estime de soi, essentielles à la construction d’un adulte.

Cet exercice demande confiance et lâcher prise du côté des enseignant·e·s et des accompagnant·e·s qui ont aussi leur place à prendre.

La limitation de l’espace : mettre des restrictions trop délimitées pousserait les enfants à vouloir dépasser les interdits, nous préconiserions plutôt des limitations orales ou visuelles, quitte à faire le tour des limites du terrain avec eux, comme nous l’avons évoqué. Sur le dernier point, attention à bien préciser aux accompagnant·e·s que surveillance ne doit pas rimer avec sentinelle, l’intérêt est de laisser un temps de solitude à l’enfant. Se sentir observer pourrait perturber leur moment.

Remarque : l’appropriation de son propre endroit est très bénéfique mais ce n’est pour autant pas grave si l’endroit change. En cas de dispute pour un même endroit, nous avons vu que la conciliation était la solution. Vigilance au moment d’installation : afin de s’assurer que les enfants s’espacent bien, vous pouvez les envoyer s’installer au compte-goutte plutôt que tous en même temps.
Niveaux
  • Cycle 1
  • Cycle 2
  • Cycle 3
Auteur.trice Les Écologistes de l'Euzière